Le 10 mars dernier, la police locale a effectué un raid dans l’église réformée de Fuyang Maizhong dans la ville de Fuyang, province d’Anhui, en Chine, arrêtant 18 chrétiens dont deux enfants sans motif précis selon International Christian Concern.
Parmi les personnes arrêtées figurait Chang Shun, l’un des anciens de l’église. Il a été détenu administrativement pendant 15 jours, marquant sa troisième arrestation au cours des six derniers mois. Par ailleurs, huit autres chrétiens ont également été placés en détention administrative pour une période de 13 jours.
L’église réformée Fuyang Maizhong, une église de maison, et ses membres ont été ciblés à plusieurs reprises depuis 2018 pour avoir refusé d’adhérer au Mouvement patriotique des Trois-Autonomies (TSPM). Aussi appelée l’Église des Trois-Soi,il s’agit de l’organisation protestante gouvernementale de la République populaire de Chine, qui est contrôlée par l’Etat.
Les raids sont devenus courants suite à la signature de la Déclaration commune des pasteurs : une déclaration pour l’amour de la foi chrétienne par le chef de l’église. Cette déclaration, initiée par le pasteur Wang Yi de l’Église Early Rain Covenant de Chengdu en 2018, affirmait la position de l’église quant à son refus d’adhérer au Mouvement des Trois-Autonomies.
La Chine occupe actuellement la 19e place dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2024, de l’organisation Portes Ouvertes. Dans ce pays, les églises « sont considérées comme une menace car elles ne cadrent pas avec le concept d’identité chinoise » comme en témoigne l’augmentation significative du nombre d’églises fermées dans le pays. En effet, en 2023 près de 10 000 églises ont été ciblées par le gouvernement.
Salma El Monser