L’école internationale Dietrich Bonhoeffer en Allemagne a reçu l’ordre du gouvernement de fermer, après 9 ans d’existence et malgré un modèle pédagogique primé. Ce modèle cumule des cours en présentiel et des études indépendantes à la maison, qui d’après l’école, permet aux élèves d’avoir un niveau scolaire supérieur aux résultats nationaux.
Les tribunaux administratifs ont reconnu le niveau d’enseignement « satisfaisant », mais ont considéré que l’enseignement « hybride », à l’école et à la maison, ne permettait pas aux enfants de développer de réelles relations sociales à l’école, car ils n’y passent pas assez de temps. En ce sens, le mandat éducatif de l’Etat n’est, pour eux, pas rempli. C’est pour les mêmes raisons, que deux écoles que gère la même association scolaire, n’a pas reçu l’accréditation du gouvernement.
L’avocat en charge de leur défense et directeur du plaidoyer européen pour ADF International, Felix Böllmann, rappelle que les parents ont le droit “de choisir le type d’éducation qui convient le mieux à leurs enfants” et que ce pouvoir est “inscrit dans le droit international”.
« Les parents sont la première autorité en matière d’éducation de leurs enfants. Et les parents ont le droit, inscrit dans le droit international des droits de l’homme, de choisir le type d’éducation qui convient le mieux à leurs enfants, notamment en adoptant des approches innovantes comme l’enseignement hybride. »
De son côté, Jonathan Erz, directeur de l’Association pour l’apprentissage décentralisé et directeur de l’école, souligne qu’elle “remplit son mandat éducatif” puisqu’elle permet d’éduquer les élèves “à devenir des citoyens démocratiques responsables”.
“Vers une réforme de la liberté d’enseignement en Allemagne”
L’ADF rappelle que les gouvernements sont dans l’obligation de respecter “la liberté des parents […] de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics, mais conformes aux normes minimales qui peuvent être prescrites ou approuvées par l’Etat en matière d’éducation, et de faire assurer l’éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres convictions », selon le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, article 13.3.
Ainsi, l’Allemagne “viole le droit à la liberté éducative tel qu’il est consacré dans sa propre Constitution et dans le droit international”, selon l’ADF.
L’avocat Felix Böllmann, espère que la CEDH “saisira cette opportunité pour rendre justice” et ainsi franchir une étape fondamentale “vers une réforme de la liberté religieuse en Allemagne”.
Le nom de l’école rend hommage au théologien et pasteur Dietrich Bonhoeffer qui a combattu le nazisme et qui a fondé, avec d’autres, l’église confessante en Allemagne. Dietrich Bonhoeffer, est également connu pour son livre, Le Prix de la grâce, écrit alors qu’il était directeur du Séminaire de formation théologique et pastorale de l’Eglise confessante en Allemagne.
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