Originaire du Kivu, le pasteur Tunasi est une figure respectée du christianisme évangélique francophone. Très affecté par la disparition de sa compagne de toujours, mère de ses quatre enfants (Oracle, Shukrani, Shiphra et Thabiri), il a vécu une période de profond veuvage avant de se remarier le 23 juillet 2025 à Bruxelles avec Esther Aïcha.
Cette union, bien que conforme aux enseignements bibliques, a suscité de nombreuses réactions. Entre soutien et critiques, les réseaux sociaux se sont enflammés. Certains fidèles s’interrogent sur la rapidité de cette décision. En réponse, le pasteur a tenu à clarifier les choses publiquement.
« La Bible dit qu’un veuf est libre de se remarier, pourvu que ce soit dans le Seigneur. Et c’est le cas avec Esther, une chrétienne engagée, consacrée au service de Dieu », a-t-il rappelé, s’appuyant sur 1 Corinthiens 7:39 et Romains 7:2-3.
Au-delà de l’aspect doctrinal, le débat semble aussi culturel. Plusieurs oppositions s’appuient davantage sur les traditions africaines que sur la Parole de Dieu, a souligné le pasteur, en appelant à faire la distinction entre commandement divin et coutume humaine.
Une rencontre providentielle
Dans un témoignage poignant, le pasteur Marcello Tunasi a partagé les circonstances spirituelles et personnelles qui ont précédé ce remariage. Il a évoqué des visions, des avertissements divins et l’intervention prophétique qui l’ont conduit à recontacter le prophète Ézéchiel, intermédiaire par lequel il a été mis en relation avec Esther.
« Le Seigneur me fit comprendre qu’il voulait que je continue ma route, que je refasse ma vie avec quelqu’un d’autre, car un plan maléfique se tramait contre ma vie, mon ministère, ma famille et l’église », a-t-il confié.
Au fil des échanges, la relation s’est transformée. Soutien dans la prière, disponibilité, écoute… Esther s’est révélée être une partenaire solide, discrète mais engagée, photographe et caméraman à l’église, modératrice et prédicatrice, avant d’être consacrée pasteure.
Le processus de discernement a impliqué les enfants du pasteur, ses pères spirituels, son entourage proche et les responsables d’Esther. Un cadre de redevabilité et de prière qui a donné toute sa légitimité à cette nouvelle union.
« Le Seigneur s’est servi d’Esther pour que mes enfants, après avoir perdu leur mère, ne perdent pas aussi leur père. Et pour que La Compassion ait toujours un pasteur debout », a-t-il déclaré avec émotion, ajoutant : « Je l’aime profondément. »
Une femme discrète dans un nouveau pays
À 35 ans, Esther Aïcha entre dans une nouvelle saison de sa vie en s’installant pour la première fois en République Démocratique du Congo. Si le défi est grand, son calme, sa maturité et sa vie de prière sont des atouts essentiels pour l’accompagner dans cette nouvelle mission.
« Elle n’est pas venue effacer la mémoire de maman Blanche, mais pour poursuivre l’œuvre, comme Élisée après Élie, avec humilité et soumission à Dieu », a précisé le pasteur.
En conclusion, le pasteur Tunasi a appelé l’assemblée à la paix, à la prière et à la compréhension, promettant d’éclaircir les zones d’ombre « avec le temps de Dieu, dans l’amour et la sagesse, sans rancune ».
Une page se tourne à La Compassion, mais l’histoire continue, guidée par la foi, la transparence et l’obéissance à la volonté de Dieu.