Depuis l’apparition de ChatGPT fin novembre dernier, l’intérêt pour le chatbot ne cesse de croître, que ce soit pour s’en émerveiller ou s’en inquiéter. Elon Musk, membre du conseil d’administration jusqu’en 2018 de la société qui a créé ce prototype, dénonce les tendances woke de l’outil et entend le contrer.
ChatGPT peut rédiger des devoirs qui font enrager les enseignants, des poèmes ou encore des livres, fournir des réponses dans une langue correcte à ses utilisateurs, mais sans une syntaxe ou des idées sortant du commun. Rien de ce qu’il produit ne montre une quelconque originalité, car il ne génère pas spontanément de nouvelles idées, mais régurgite celles qui existent déjà. Avec le risque de présenter une vision du monde orientée, avec des récits convaincants pour les esprits non avertis, non moins dangereuse que sa capacité à créer des malwares.
Un mois après l’apparition de ChatGPT, Musk avait dénoncé sur Twitter les perspectives qu’ouvre le prototype : « ChatGPT est terrifiant. Nous ne sommes pas loin d’une Intelligence Artificielle (IA) dangereusement puissante. »
Le milliardaire dont l’empire financier repose grandement sur le recours à l’intelligence artificielle la présente cependant comme « l’un des plus grands risques » pour la civilisation : « Tandis que les voitures, les avions et la médecine doivent respecter des normes de sécurité réglementaires, il n’y a pas encore de règles ou de règlements pour contrôler le développement de l’IA. » l’IA n’a pas encore de règles ou de règlements pour contrôler son développement, a-t-il souligné lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï à la mi-février.
ChatGPT et l’orientation de la pensée
Musk émet une autre critique, concernant la liberté d’information, alors que le débat est de plus en plus clivé. Selon lui, l’outil relaie des informations woke, et il a décidé de recruter une équipe pour développer un outil rival de celui d’OpenAI, l’entreprise qu’il avait pourtant contribué à fonder en 2015 et créatrice de ChatGPT.
ChatGPT est accusé de favoriser le relais de théories conspirationnistes en proposant des résultats sous forme d’articles de presse, d’essais et de scénarios télévisés très troublants, et « sera l’outil le plus puissant de désinformation jamais utilisé sur Internet », selon Gordon Crovitz, cité par le New York Times, le co-directeur général de NewsGuard, une entreprise qui suit la désinformation en ligne.
De leur côté, les conservateurs accusent le générateur de fournir des réponses orientées à gauche, voire woke, une accusation soutenue même par une personnalité de gauche comme Pengcheng Shi, doyen associé du département d’informatique et des sciences de l’information du Rochester Institute of Technology, qui estime que le prototype se comporte comme un policier de la pensée. Le New York Post a par exemple vainement demandé à ChatGPT d’écrire sur son modèle un article sur le fils de Joe Biden, Hunter (les révélations des scandales concernant ce dernier par le New York Post avaient été censurées par Twitter fin 2020, considérées comme étant de la désinformation avant d’être admises comme vraies).
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