Le texte de loi prévoit l’inscription dans la Constitution de «la liberté garantie» pour une femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Il sera présenté le 24 janvier à l’Assemblée nationale, où il sera selon toute probabilité adopté par les députés. Le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine, plus connu sous l’acronyme CPDH, a dénoncé une «politique de destruction de la vie» dans un commentaire le 17 janvier, le même jour où la loi Veil a été adoptée en 1975.
«Pourquoi tant d’acharnement à inscrire l’IVG dans la Constitution plutôt qu’une véritable prévention des grossesses non désirées? Si nos dirigeants et représentants mettaient la même énergie à défendre la dignité de chaque être humain, il y aurait beaucoup moins de souffrance dans notre pays», estime l’organisme chrétien. Selon un récent rapport, l’avortement est en effet la première cause de décès non naturel dans le monde.
Un droit qui n’est pas menacé
Toutefois, selon Gérard Larcher, président du Sénat, «l’IVG n’est pas menacée dans notre pays». «Je pense que la Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux», a argumenté le croyant catholique sur France Info le 23 janvier. Néanmoins, face à une remise en cause aux Etats-Unis en juin 2022 et dans d’autres pays, les dirigeants français ont décidé de protéger davantage ce droit en l’inscrivant dans la Constitution.
Fin 2022, l’Assemblée nationale avait déjà adopté un texte du parti La France insoumise (LFI) pour garantir «l’effectivité et l’égal accès au droit à l’IVG». Puis le Sénat avait opté pour une version modifiée évoquant la «liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse». Pour le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, ce nouveau texte est «équilibré». Si la modification constitutionnelle est adoptée dans les mêmes termes par les deux chambres, le président Emmanuel Macron pourra soit le soumettre en référendum, soit le faire adopter par le Parlement, convoqué en Congrès.
Évangéliques.info