D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 11 % des enfants sont victimes de harcèlement scolaire chaque année, tandis que 24 % des familles sont touchées par le cyberharcèlement, selon l’association **e-Enfance**, rapporte Mathilde Camara, ancienne chargée de formation dans une association dédiée à la protection des mineurs sur Internet. ** »90 % des enfants harcelés subissent également du cyberharcèlement. C’est une conséquence directe »,** ajoute-t-elle.
« Les enfants de chrétiens ne sont pas épargnés »
Thiebault Geyer, pasteur à l’Église Portes Ouvertes, confirme que ** »les enfants de chrétiens ne sont pas épargnés »** par le harcèlement scolaire. Ayant été pasteur de jeunesse pendant plus de onze ans et à travers son organisation **ZeRencontre**, il a accompagné de nombreux jeunes confrontés à cette réalité. ** »Bien que ce phénomène soit davantage médiatisé aujourd’hui, il a toujours existé »,** souligne-t-il.
Pour lui, l’Église doit être un refuge où les victimes peuvent se ** »reconstruire »** après avoir été brisées par ce fléau. ** »J’ai moi-même été harcelé et moqué, mais l’Église m’a aidé à me relever et à me rappeler que je suis aimé, peu importe les moqueries »,** témoigne Thiebault. L’Église devient ainsi un ** »repère »** pour les jeunes victimes.
### « Prendre ses responsabilités »
** »Pendant trois ans, j’ai travaillé dans plusieurs établissements scolaires et rencontré de nombreux cas de harcèlement »,** explique Mathilde Camara. Pour elle, la première étape pour contrer ce phénomène est de ** »parler pour permettre à quelqu’un d’agir et de prendre des mesures »**. Parents, enseignants et associations doivent unir leurs forces pour lutter contre ce fléau.
Le pasteur Thiebault Geyer souligne aussi l’importance pour l’Église de ** »libérer la parole »** et d’accompagner les parents, qui se sentent parfois démunis. Il appelle les leaders de jeunesse à ** »prendre leurs responsabilités »**. ** »Il arrive un moment où il faut se positionner en tant que parents et responsables. Si les institutions écoutent, il faut travailler avec elles. Sinon, il ne faut pas hésiter à se battre pour protéger l’enfant »,** conclut-il.