C’est dans le cadre du programme Hungary Helps que le secrétaire d’État pour l’Aide aux chrétiens persécutés, Tristan Azbej, a annoncé le projet. Le ministre souligne que Budapest reconnaît l’importance des défis que rencontre la région du Sahel et que “l’augmentation des situations de crise, l’instabilité politique, les guerres civiles, les conflits armés et la persécution des chrétiens pourraient conduire à un désastre humanitaire sans précédent.”
Selon Tristan Azbej, “cette représentation permanente sera chargée de coordonner et d’assurer l’efficacité des programmes humanitaires et de développement hongrois au Tchad et dans la région du Sahel”. La Hongrie est préoccupée par le fait que les pays de la région perdent leur stabilité les uns après les autres, et considère que cela pourrait conduire à de nouveaux afflux migratoires, Budapest choisit de traiter le problème en amont.
Le programme doit profiter de l’expérience déjà acquise par la mission médicale hongroise au Tchad qui s’est récemment terminée, mais aussi de celle de l’expertise de la Hongrie en matière d’agriculture et d’eau. Il s’agira d’aider “les personnes confrontées à la faim à accéder à des aliments sûrs, à de l’eau potable et à de l’eau d’irrigation dans ce pays frappé par la désertification”. Le ministre estime que cette assistance peut aider l’Afrique à s’épanouir :
“Ces programmes à long terme peuvent contribuer à transformer le continent africain d’un continent de menaces en un continent d’opportunités. Parce que l’aide doit aller là où se trouvent les problèmes, et non amener les personnes en difficulté en Europe.”
L’une des préoccupations principales des pays du Sahel est le terrorisme islamique, et la Hongrie estime que le programme qui sera mis en place contribuera non seulement à la protection des populations des zones de conflit environnantes, mais aussi au soulagement de la population tchadienne sous la menace constante de l’organisation terroriste islamiste, Boko Haram.
Le Tchad, dernier pays d’importance encore stable au Sahel
Le récent putsch au Niger a promu le Tchad au rang de dernier pays d’importance qui collabore encore avec les gouvernements occidentaux dans la lutte contre le terrorisme. Si la situation y est relativement calme, le spectre des troubles n’est pas loin. Il est donc important pour la Hongrie d’aider à maintenir la stabilité.
Dans ce pays majoritairement musulman où les chrétiens constituent autour de 40 % de la population, ces derniers ont fortement souffert lors de la première guerre civile entre 1965 et 1979. Dans un article publié en 1974, Le Monde soulignait que des chrétiens, fidèles et pasteurs, étaient tués et des églises fermées. Aujourd’hui encore, les plaies ne sont toujours pas pansées, mais des jeunes chrétiens et musulmans essaient d’apprendre à se connaître pour aller de l’avant dans un avenir commun, par exemple dans le cadre d’une plateforme religieuse interconfessionnelle organisant des rencontres de débats. La Hongrie espère que la stabilité du Tchad aura des répercussions positives dans la région du Sahel, notamment au bénéfice des chrétiens pour qu’ils puissent vivre en sécurité avec leurs compatriotes musulmans.
La volonté hongroise de soutenir les chrétiens persécutés
En 2017 et 2019, le gouvernement hongrois a organisé des conférences internationales sur la persécution des chrétiens.
La rédaction et Infochretienne. com