Dépuis le coup d’État militaire de février 2021, les forces armées birmanes mènent une répression féroce dans les régions à majorité chrétienne. Mervyn Thomas, fondateur et président de la CSW, a déclaré que la gravité des violations commises contre les chrétiens et autres minorités religieuses exigeait une réponse internationale immédiate, rapporte Christian Today.
D’après les données recueillies par la CSW, 220 églises ont été détruites et au moins 85 religieux tués entre février 2021 et juillet 2025, victimes de frappes aériennes, bombardements ou actes de torture.
> « Alors que les chrétiens du monde entier priaient hier pour l’Église persécutée, les croyants du Myanmar continuent de subir une répression brutale. Le ciblage délibéré des églises et des pasteurs par la junte doit être reconnu pour ce qu’il est : une attaque contre la foi elle-même », a affirmé Mervyn Thomas.
Le président de la CSW appelle également à supprimer les ordres administratifs discriminatoires interdisant la reconstruction des lieux de culte détruits lors du tremblement de terre du 28 mars dernier. Il demande en outre de garantir la liberté de culte, notamment dans certaines zones des États de Rakhine et de Yangon, où les réunions d’églises de maison sont prohibées depuis 2023.
Autre revendication : l’abrogation de la loi sur la conscription de 2024, qui oblige les jeunes à s’enrôler dans l’armée et serait, selon la CSW, utilisée comme outil de persécution et de contrôle social au service de la guerre civile.
Une guerre religieuse dissimulée
Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, se présente comme défenseur du bouddhisme et s’appuie sur des milices nationalistes comme Pyu Saw Htee pour cibler les chrétiens et les musulmans, accusés d’être des « ennemis de l’État » soutenus par l’étranger.
Pour la CSW, cette stratégie vise à affaiblir les réseaux communautaires qui fournissent nourriture, abri et assistance humanitaire aux déplacés internes. L’organisation appelle donc à une aide internationale directe, contournant la junte :
« La communauté internationale doit imposer des sanctions ciblées sur le carburant aérien de l’armée birmane et acheminer l’aide humanitaire directement vers les organisations locales et confessionnelles », a plaidé Mervyn Thomas
Selon l’ONG Portes Ouvertes, plus de 2,8 millions de personnes ont été déplacées par les combats, dont un nombre croissant de chrétiens privés de nourriture et de soins médicaux.