« Les évêques présents ont exprimé leur douleur pour le mal causé à certains membres de l’Eglise (…) et ont réitéré leur demande de pardon aux victimes », a déclaré dans un communiqué la Conférence épiscopale espagnole (CEE) à l’issue d’une assemblée extraordinaire pour expertiser le rapport de la commission d’enquête indépendante.
Publié vendredi, ce rapport n’a pas fourni de chiffre précis, mais contient un sondage réalisé à la demande de cette commission auprès de plus de 8.000 personnes, selon laquelle 0,6% de la population adulte espagnole (près de 39 millions de personnes ) a affirmé avoir été agressé sexuellement, alors qu’ils étaient mineurs, par des religieux.
En outre, un nombre légèrement inférieur d’Espagnols (0,53%) ont indiqué avoir été agressés sexuellement alors qu’ils étaient mineurs par des laïcs travaillant dans des institutions religieuses.
« Les abus commis dans l’Eglise font mal. L’extrapolation des données obtenues dans une enquête conjointe au rapport est également surprenante », a toutefois affirmé la CEE.
« Elles ne correspondent pas à la vérité et ne représentent pas non plus l’ensemble des prêtres et des religieux qui travaillent loyalement et avec dévouement (…) au service du Royaume », ajoute le communiqué.
Mardi matin, la CEE doit organiser une conférence de presse sur le sujet.
Après quatre mois de travail, la commission indépendante coordonnée par le Défenseur du peuple (ombudsman) a publié les conclusions de son enquête sur les cas de violences sexuelles dans l’Église catholique espagnole, où la pédocriminalité aurait fait plus de 200.000 victimes de 1940 à nos jours.
Dans leur communiqué, les évêques ont également affirmé que les mesures proposées dans le rapport étaient « précieuses » et ont manifesté leur volonté de travailler en collaboration avec la commission afin de « mettre fin à ce fléau qui affecte toute la société ».
Samedi, le cardinal Juan José Omella avait déclaré sur X (ex-Twitter) que « les chiffres extrapolés par certains médias » étaient des « mensonges visant à tromper ».
Selon M. Omella, l’Eglise espagnole aurait connaissance de « 1.125 cas ». L’an dernier, la CEE avait commandé un audit pour recenser les cas de violences sexuelles au sein de l’institution religieuse auprès d’un cabinet d’avocats, lequel a demandé plus de temps pour terminer son enquête.
Contrairement à la France, à l’Allemagne, à l’Irlande ou encore aux Etats-Unis, l’Espagne, pays à forte tradition catholique, n’avait encore jamais réalisé une enquête indépendante sur ce fléau.
La Rédactio