Plusieurs milliers de fidèles et d’habitants ont assisté à cet évènement durant lequel le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a tenu un discours critique à l’encontre des dirigeants congolais, rwandais et burundais.
Il les accuse d’inciter les populations « à la division et au conflit » et affirme que certains d’entre eux « ont intérêt à ce que le conflit continue » afin de « poursuivre leurs intérêts égoïstes ».
Deux territoires du Nord-Kivu (dont Goma est le chef-lieu), Rutshuru et Masisi, sont en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose la rébellion du M23, appuyée par des unités de l’armée rwandaise, aux FARDC (Forces armées de la RDC), associée à des groupes armés, des supplétifs burundais, et deux sociétés militaires étrangères.
Plusieurs milliers de soldats et de miliciens sont engagés, ainsi que de l’artillerie, des avions de chasse et, depuis peu, trois drones de combat – dont un a été détruit mercredi lors d’une collision à l’atterrissage, et un deuxième aurait été abattu le 8 janvier par le M23.
Réputé critique à l’égard du président congolais Félix Tshisekedi, le cardinal Ambongo a souligné la responsabilité du gouvernement de Kinshasa qui, selon lui, n’arrive pas à « mettre de l’ordre à nos frontières » et à qui échappe le contrôle « d’une bonne partie de l’est du pays ».
Son discours de près de 40 minutes s’est focalisé sur des problématiques politiques et sécuritaires, et a été salué par des salves d’applaudissements. Peu après la fin de la célébration religieuse, des détonations d’artillerie ont commencé à résonner dans la ville.
Près de Sake, à la sortie ouest de Goma, des affrontements ont eu lieu entre les FARDC et les rebelles du M23, qui encerclent depuis plusieurs mois la ville.
La veille à Sake, une jeune fille a été tuée et quatre personnes blessées au cours d’échanges de tirs. L’offensive lancée en début de semaine par l’armée congolaise et ses supplétifs n’a pas enregistré d’avancée. Les zones sous contrôle de la rébellion restent globalement inchangées.
Au cours d’affrontements qui ont eu lieu plus tôt cette semaine à Mweso (60 km au nord de Goma), au moins 14 civils, dont de nombreux enfants, ont été tués par des tirs attribués aux FARDC, selon plusieurs sources locales, dont des témoins.
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