Le conflit a tué plus de 9.000 personnes, selon un bilan très largement sous-estimé, et fait des millions de déplacés et réfugiés, tout en aggravant la crise sanitaire dans le pays, où plus de la moitié des habitants ont besoin d’aide humanitaire pour survivre.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), « le nombre de familles soufrant de la faim a presque doublé ».
« 700.000 enfants soufrent de malnutrition aiguë sévère et 100.000 enfants ont besoin d’un traitement vital contre la malnutrition aiguë accompagnée de complications médicales », ont alerté les deux agences de l’ONU dans un communiqué.
Citant une projection de l’université Johns Hopkins, le communiqué indique « qu’au moins 10.000 enfants de moins de 5 ans pourraient mourir d’ici fin 2023 en raison de l’augmentation de l’insécurité alimentaire et des perturbations des services essentiels » depuis le début du conflit au Soudan.
Le communiqué précise que cette modélisation est élaborée par le programme Lives Saved Tool, qui, selon son site internet, est financé par la fondation Bill & Melinda Gates.
La guerre a éclaté le 15 avril entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.
Avec plus de 7,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays – dont 4,5 millions depuis le début du conflit – le Soudan compte désormais le plus grand nombre de personnes déplacées au monde, indique le communiqué.
Des millions d’enfants sont exposés à diverses maladies, telles que le choléra, la dengue, la rougeole et le paludisme, alors que le système de santé est considérablement mis à mal par les attaques et les combats, préviennent l’OMS et l’Unicef.
Les établissements de santé sont occupés, pillés ou détruits. Environ 70% des hôpitaux se situant dans les régions touchées par le conflit ne sont pas en état de marche.
Le choléra, maladie hautement contagieuse, a par exemple déjà fait 65 morts, dont beaucoup d’enfants, et fera encore beaucoup de morts si elle n’est pas rapidement maîtrisée, indiquent les deux organisations.
Elles appellent à préserver et rétablir les systèmes de santé et de nutrition afin d’éviter un « nombre inacceptablement élevé de décès » parmi les enfants et les populations vulnérables ».
La Rédaction (avec AFP)