La découverte, jugée « exceptionnelle » par les spécialistes, a été révélée ce jeudi lors d’une visite de presse organisée par la municipalité.
Les fouilles, initiées en mars, ont permis d’exhumer les fondations d’un édifice religieux datant du Ve siècle, un baptistère extérieur intact, ainsi qu’une trentaine de sépultures appartenant à des dignitaires religieux – évêques, chanoines ou notables. L’ensemble du site s’étend sur environ trente mètres de long.
« Nous avons été sollicités par la ville pour accompagner les travaux des halles. Dès le démontage des sols, nous avons constaté que le bâtiment épousait les contours d’une ancienne cathédrale, que l’on pensait jusqu’alors disparue sous l’édifice construit au XIe siècle », explique Franck Sumera, conservateur général au service archéologie de la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, en charge du chantier. Il qualifie cette découverte de « tout à fait exceptionnelle ».
Fabien Blanc-Garidel, chef du service archéologique de la métropole de Nice, souligne l’importance de la trouvaille : « Mettre au jour les vestiges d’une cathédrale dans son évolution entre le Ve et le XIe siècle, c’est un événement rare, qui n’arrive qu’une fois tous les cinquante ou soixante ans en Europe. »
La région, rappelle Franck Sumera, a joué un rôle clé dans la diffusion du christianisme en Gaule, notamment par le biais des évêques issus de la communauté monastique de Saint-Honorat, sur les îles de Lérins, près de Cannes. Selon lui, les sépultures découvertes pourraient permettre d’identifier certains personnages grâce aux biographies connues de prélats locaux, comme cela a été possible lors des fouilles de Notre-Dame de Paris.
Le baptistère découvert est particulièrement remarquable : sa cuve baptismale, conservée dans son état d’origine, témoigne des rites anciens d’immersion des adultes, bien différents des pratiques actuelles.
À l’issue des fouilles, prévues pour septembre, la ville prévoit de valoriser cette découverte. Le baptistère sera visible du public sous une plaque de verre à l’entrée du futur espace commercial. Des éléments de la cathédrale, dont les fondations de l’abside et possiblement une sépulture, seront également conservés et intégrés au projet architectural grâce à un sol transparent.
Une alliance prometteuse entre patrimoine historique et vie contemporaine.