Le cardinal Vincent Nichols, figure emblématique de l’Église catholique au Royaume-Uni, a pris les devants en exhortant les catholiques à se mobiliser. Dans une lettre poignante, lue dans toutes les églises du pays lors du week-end précédant le débat, il a plaidé pour une opposition ferme. Pour lui, le suicide assisté ouvre un chemin dangereux, un glissement insidieux qui pourrait mener à des dérives. Il met en garde contre la tentation de faciliter la mort pour ceux qui, déjà fragilisés, pourraient se sentir obligés de choisir cette option pour ne plus être un fardeau pour leurs proches.
Mais au-delà des préoccupations pratiques, le cardinal a touché au cœur de la question spirituelle : la vie, a-t-il rappelé, est un don de Dieu. En légiférant pour autoriser le suicide assisté, c’est ce lien sacré qui est rompu, et c’est notre humanité elle-même qui s’en trouve rabaissée.
L’Église d’Angleterre, elle aussi, a élevé la voix. Si la loi passe, ses responsables craignent que le cadre législatif ne s’étende progressivement, incluant des personnes atteintes de maladies graves, mais non terminales. Loin de protéger les plus vulnérables, une telle loi pourrait, selon eux, créer des conditions favorables à des abus.
Paul Huxley, un membre actif de l’organisation Christian Concern, a partagé son inquiétude face à l’évolution de la société sur ce sujet. Déjà en 2020, il soulignait que l’introduction du suicide assisté changeait profondément la manière dont les médecins envisagent le soin. Pour lui, c’est un signal troublant qui pourrait altérer les valeurs fondamentales de la vie.
Alors que le débat approche, les chrétiens du Royaume-Uni sont plus que jamais appelés à agir. La prière, mais aussi l’engagement actif, sont désormais au centre de cette mobilisation qui, pour beaucoup, est une bataille pour l’âme même de la nation.