Célébrations de Noël : Bethléem en berne, les Ukrainiens à l’heure occidentale

Les célébrations de Noël à Bethléem sont assombries par "le fracas des armes" à Gaza, a déploré dimanche le pape François, tandis que les Ukrainiens fêtent désormais la Nativité au diapason des Occidentaux en signe de défi à la Russie.

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« Notre cœur, ce soir, est à Bethléem, où le prince de la paix est encore rejeté par la logique perdante de la guerre, avec le fracas des armes qui, aujourd’hui encore, l’empêche de trouver une place dans le monde », a lancé le pape lors de la messe de Noël à la basilique Saint-Pierre, au Vatican.

La joie absente en Terre Sainte

Haut lieu du christianisme, la cité de Bethléem – où est né Jésus-Christ selon la tradition -, en Cisjordanie occupée, a été désertée par les pèlerins cette année et a annulé la majeure partie des célébrations de Noël en raison des combats dans la bande de Gaza.

« Ils sont nombreux à mourir pour cette terre, c’est très difficile de célébrer quelque chose alors que notre peuple se meurt », estime Nicole Najjar, une étudiante de 18 ans, sur la place de la Mangeoire désertée.

Face à la basilique de la Nativité, une œuvre d’art évoquant le drame de Gaza a été installée en lieu et place de la crèche grandeur nature et du colossal sapin : Marie et Joseph, des statues grises au milieu d’un fatras de débris et de tôles, derrière des barbelés.

Les rues des villes de Syrie sous contrôle gouvernemental ne connaîtront pas non plus de festivités de Noël cette année, les principales églises se bornant à des prières, en solidarité avec les victimes du conflit à Gaza.

La guerre entre le Hamas et Israël a été déclenchée le 7 octobre par l’attaque de commandos du Hamas sur le sol israélien, faisant environ 1.140 morts, en majorité des civils, d’après les autorités israéliennes. En représailles, Israël a juré d' »anéantir » ce mouvement palestinien, pilonnant la bande de Gaza, où plus de 20.400 personnes, en majeure partie des civils, ont péri, selon le gouvernement du Hamas.

Les Ukrainiens à l’heure occidentale

Près de deux ans après le début de l’invasion de leur pays par la Russie, les Ukrainiens orthodoxes ont participé à des services religieux dès dimanche soir pour célébrer Noël en même temps que le monde occidental pour la première fois de leur histoire, en signe de défi vis-à-vis de Moscou.

« Nous prions pour la fin de la guerre. Nous prions pour la victoire », a lancé le président Volodymyr Zelensky.

« Pour la paix, pour la justice », a-t-il poursuivi devant un majestueux monastère qui abritait jusqu’à fin 2022 le primat de l’Église orthodoxe ukrainienne dépendante de Moscou.

C’est la première fois dans l’histoire moderne de l’Ukraine que les croyants orthodoxes fêtent Noël de manière synchrone avec les catholiques, mais aussi les orthodoxes grecs, roumains et bulgares, le 25 décembre et non le 7 janvier du calendrier civil comme il était de tradition jusque-là.

L’Église orthodoxe russe a en effet gardé pour les fêtes religieuses l’ancien calendrier julien, décalé de 13 jours.

« Nous voulons vraiment célébrer cette fête d’une nouvelle manière. C’est une fête avec toute l’Ukraine, avec notre Ukraine indépendante », explique à l’AFP Olena.

En juillet, Volodymyr Zelensky a officialisé le déplacement des célébrations de Noël du 7 janvier au 25 décembre, une décision qui fait partie d’une série de mesures prises par l’Ukraine pour se distancier de la Russie.

Le Père Noël en « tournée »

En Turquie, sur le site de l’église orthodoxe d’Antakya détruite par le séisme du 6 février qui a balayé le sud de ce pays, les autorités ont quant à elles préféré jouer la prudence et célébrer la messe de la Nativité en plein après-midi, dans une ville toujours en proie au chaos.

Comme pour faire un peu oublier, le temps d’une journée, le sombre contexte international de cette fin d’année, le Père Noël a de son côté entamé dimanche sa « tournée », sous la surveillance étroite de l’armée américaine, qui depuis des décennies diffuse des informations sur les « déplacements », chaque 24 décembre, de l’homme en rouge.

« Parti » de sa base du Pôle Nord, son traîneau a survolé la capitale indonésienne Jakarta à 15H38 GMT, selon le Commandement militaire chargé de la sécurité aérienne des Etats-Unis et du Canada (Norad), et a déjà distribué plus d’un milliard et demi de cadeaux en Océanie et en Asie.

Cette « traque » est une institution aux Etats-Unis, où ce programme de divertissement est né en 1955.

Infochretienne. Com

 

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