Indonésie : la minorité chrétienne confrontée à de graves menaces.
Début septembre, la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) a publié une mise à jour alarmante de son rapport annuel concernant la liberté religieuse en Indonésie, autrefois considérée comme un modèle de tolérance religieuse. Le pays impose désormais des restrictions importantes qui affectent particulièrement les minorités religieuses, notamment chrétiennes, rapporte infochretiennes.com.
Selon le rapport annuel 2025 de l’USCIRF, les discriminations à l’encontre des minorités religieuses sont systématiques, et les restrictions juridiques sur la liberté de culte se multiplient. Sur les 279,8 millions d’habitants en Indonésie, la communauté chrétienne représente environ 13%, soit 36,6 millions de personnes.
Bien que le département d’État américain reconnaisse certaines mesures prises par l’Indonésie pour promouvoir la tolérance religieuse et réduire les actes terroristes à motivation religieuse, ces actions restent jugées « insuffisantes » au regard des nombreuses restrictions encore en vigueur.
Le pays dispose pourtant de dispositifs juridiques visant à protéger les minorités religieuses. Or, ceux-ci sont souvent utilisés pour criminaliser le blasphème et limiter la liberté de religion, note l’USCIRF. Des peines de prison allant de sept mois à trois ans peuvent être infligées aux personnes accusées de blasphème.
Les minorités religieuses, comme les chrétiens, doivent obtenir un permis de construire pour leurs lieux de culte, une démarche qui rencontre fréquemment une forte opposition publique. En février dernier, les membres de l’église des Torajas de Lanraki en Indonésie centrale ont découvert une banderole exprimant l’opposition totale des musulmans du quartier à la construction de leur église.
Les atteintes à la liberté religieuse concernent également l’éducation, notamment pour les femmes et les jeunes filles. Malgré une directive nationale interdisant l’imposition du hijab dans les établissements scolaires, plus de 75 règlements locaux continuent de l’exiger, y compris pour les élèves non musulmanes.
Depuis plusieurs années, l’USCIRF recommande que l’Indonésie soit placée sur une liste de surveillance spéciale du département d’État, soulignant l’urgence de la situation. Selon l’ONG Portes Ouvertes, l’écart entre les principes inscrits dans la Constitution et la réalité vécue par de nombreux chrétiens reste préoccupant.
Source : infochretiennes.com