RDC : une attaque des ADF fait une vingtaine de morts et détruit un hôpital catholique au Nord-Kivu

Dans la nuit du 14 novembre, une attaque attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF) a fait une vingtaine de morts dans la localité de Byanmbwe, au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Selon Christian Today, les assaillants ont pris pour cible un centre médical catholique tenu par les Petites Sœurs de la Présentation, provoquant un mouvement de panique parmi la population.

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L’établissement, essentiel pour les familles d’une région où l’accès aux soins reste extrêmement limité, a été entièrement ravagé. Les religieuses y dispensaient des soins maternels, de la médecine générale et des interventions chirurgicales. Depuis l’attaque, elles sont contraintes d’apporter une aide d’urgence aux survivants dans la rue, faute de structure selon infochretiennes.com

Vingt-sept habitations proches ont également été incendiées, poussant de nombreux habitants à fuir pour échapper aux violences.

Des violences qui se répètent

Depuis l’Italie, le père Giovanni Piumatti, missionnaire ayant vécu plus de cinquante ans dans la région, a confié à Vatican News le 16 novembre que l’attaque correspond aux méthodes habituelles des ADF, des méthodes qu’il juge « au-delà de l’imaginable ».
« Ils ont tué des mères alors qu’elles allaitaient leurs enfants. Ces massacres deviennent presque hebdomadaires et beaucoup ne sont jamais rapportés », a-t-il affirmé.

Il a précisé que l’armée congolaise avait tenté de poursuivre les assaillants sans parvenir à les neutraliser. Selon lui, les djihadistes sèment la terreur depuis des années dans le Nord-Kivu : assassinats de civils dans leurs champs, enlèvements de jeunes pour les enrôler de force et recours à de très jeunes combattants souvent sous l’emprise de drogues.

Une région convoitée et un silence qui interroge

Le missionnaire a également dénoncé l’absence de réaction de la communauté internationale, estimant que ce conflit perdure car il « sert des intérêts commerciaux ».
Le Kivu, riche en ressources minières, reste une zone fortement disputée : « Les ADF sont les plus violents, mais ils ne sont pas les seuls à recevoir armes et financements pour maintenir ce commerce. Le silence du monde est profondément inquiétant », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ONG Portes Ouvertes rappelle que les chrétiens du Nord-Kivu subissent régulièrement des attaques menées par des groupes islamistes particulièrement actifs dans l’est de la RDC.