Turquie : le pape Léon XIV appelle à l’unité des chrétiens lors des 1.700 ans du Concile de Nicée
pape Léon XIV a lancé, vendredi 28 novembre en Turquie, un vibrant appel à l’unité et à la fraternité entre les chrétiens de toutes confessions. Ce message fort a été délivré lors de la célébration des 1.700 ans du Concile œcuménique de Nicée, un jalon majeur de l’histoire du christianisme.
u deuxième jour de sa visite dans un pays à majorité musulmane, le souverain pontife américain a rejoint la ville d’Iznik, l’ancienne Nicée, située au sud d’Istanbul. Sur les rives du lac du même nom, face aux vestiges d’une basilique immergée du IVᵉ siècle, il a participé à une grande prière œcuménique réunissant dignitaires catholiques, orthodoxes et protestants.
Côte à côte, les responsables religieux ont récité le Credo de Nicée, texte fondamental toujours en usage dans de nombreuses Églises à travers le monde et rédigé lors du Concile de 325 qui avait rassemblé quelque 300 évêques de l’Empire romain.
“Surmonter le scandale des divisions”
Dans une cérémonie empreinte de symboles, ponctuée de prières en plusieurs langues et de chants polyphoniques et byzantins a cappella, Léon XIV a exhorté les chrétiens à rechercher la fraternité.
« Nous sommes invités à dépasser le scandale des divisions qui persistent et à raviver le désir d’unité », a-t-il déclaré.
Depuis le schisme de 1054 entre Rome et Constantinople, catholiques et orthodoxes travaillent au maintien d’un dialogue régulier et de célébrations communes, malgré des différends doctrinaux anciens.
La cérémonie était présidée par le patriarche œcuménique Bartholomée Iᵉʳ de Constantinople, figure de référence du monde orthodoxe. Entouré de représentants d’Églises copte, grecque, arménienne, syriaque ou anglicane, il a invité à emprunter « le chemin de l’unité chrétienne qui nous est montré », malgré les blessures héritées des siècles.
Un contexte mondial troublé
Dans un monde « fracturé par les conflits et les antagonismes », la visite du pape est « particulièrement importante et significative », a estimé plus tôt Bartholomée Iᵉʳ, dont le siège jouit d’une primauté historique dans l’orthodoxie.
Les orthodoxes, organisés en Églises autocéphales, ne reconnaissent pas l’autorité du pape, contrairement aux catholiques.
Le patriarcat de Moscou, dirigé par Kirill, était absent : depuis 2018, il a rompu avec Constantinople après la reconnaissance d’une Église indépendante en Ukraine.
Moscou craint que le rapprochement entre le Vatican et Constantinople ne renforce l’influence de ce dernier.
Sans nommer qui que ce soit, le pape a appelé à « rejeter l’usage de la religion pour justifier guerre et violence, comme toute forme de fondamentalisme ou de fanatisme ».
Le patriarche Kirill avait qualifié l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 de « guerre sainte ».
Un accueil populaire chaleureux
Plus tôt dans la matinée, Léon XIV a été ovationné par des centaines de fidèles réunis à la cathédrale du Saint-Esprit d’Istanbul. « Une bénédiction », confie Ali Günüru, Stambouliote de 35 ans, l’un des quelque 100.000 chrétiens vivant dans un pays de 86 millions d’habitants.
Ému par cet accueil, le pape de 70 ans a encouragé les fidèles et religieux, soulignant que « la petitesse est la véritable force de l’Église », dans un pays où les chrétiens se sentent souvent marginalisés.
Arrivé jeudi pour son premier déplacement international, Léon XIV a été reçu à Ankara par le président Recep Tayyip Erdogan, auquel il a demandé que la Turquie joue un rôle de « stabilisateur » dans un monde « fortement conflictuel ».
Il est le cinquième pape à visiter la Turquie, après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014).
Prochaine étape : la mosquée bleue puis le Liban
Samedi, le pape visitera la célèbre mosquée bleue d’Istanbul avant de célébrer une grande messe devant 4.000 fidèles.
Il poursuivra ensuite son voyage au Liban, de dimanche à mardi, une visite très attendue dans un pays en crise.
Source : Infochretiennes.com